Performance - Concert
Le Japon entre l'inédit et l'inouï
La nouvelle formation Burei Uchi offre une aventure stylistique et temporelle dans l'ensemble du Japon, traditionnel et contemporain, populaire et classique, où la danse s'allie aussi délicatement qu'efficacement à la musique.
Le minyo (tsugaru shamisen, shinobue, taiko, chant), le théâtre nô (flûte nôkan, danse et chant nô, taiko), le gagaku (flûtes ryuuteki, taiko, biwa), la musique rituelle narrative heikyoku (biwa), et la musique expérimentale contemporaine - savante et populaire (guitare préparée, distant feedback, effets), se conjuguent pour une création inédite, encore jamais tentée, même au Japon.
C'est également l'occasion d'entendre, dans un contexte de diffusion musicale en public, le shou-ga (chant travaillé par les joueurs de flûte nôkan, qui n'est pas destiné à être chanté en dehors de l'apprentissage de l'instrument), intégré comme matériau musical dans les compositions du groupe.
Burei Uchi peut être considéré comme l'une des déclinaisons les plus subtiles des principes du groupe Emiko et KiriSute Gomen, dont le répertoire est constitué essentiellement de minyo traditionnels remaniés avec des formations versatiles. La spécificité de KiriSute Gomen étant de faire cohabiter des éléments stylistiques apparemment éloignés, puisés dans la musique traditionnelle populaire japonaise ainsi que dans le monde occidental. Avec Burei Uchi, le groupe se concentre exclusivement sur les composantes musicales japonaises. Le charme du chant d'Emiko Ota s'y développe avec élégance, tout en soulignant davantage le raffinement du Japon traditionnel.
Emiko Ota : chant, taiko, percussions japonaises
Mayu Sato : flûtes japonaises, flûte traversière
Harugin Sawada (Sylvain Diony) : tsugaru shamisen
KiriSute Gomen (Julien Omeyer) : biwa, guitare préparée, effets
Masato Matsuura : danse nô, sabres, tsuzumi et voix.